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On se souvenait de Balladur avant tout comme d'une expérience scénique rebondissante, deux hommes de part et d'autre d'une table pleine à craquer de machines domptées pour faire danser, parfois dub, parfois Devo, rivalisant d'inventivité pour créer des boucles et les abîmer aussitôt alors qu'ils auraient pu rester barboter dans le post-punk efficace de leurs débuts. Dix ans déjà pour ce duo qui ouvre grand les bras à l'indolence. Sur des instrus capable de sublimer la plus infâme des trompettes en midi, on déjeune en italien, on reste couché pour se «saouler de printemps», on pense au temps gâché, on s'abandonne à la mélancolie en retrouvant l'affiche d'un concert raté. Et pourtant, on avance.

MARIE KLOCK

BALLADUR POURQUOI CERTAINS ARBRES SONT SI GRANDS? (Another Records/Le Turc mécanique/ Carton Records).

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Je me sens un peu triste : c’est à cause de Balladur. J’aurais jamais pensé écrire ça un jour. Rien que pour ça, merci à Pourquoi les arbres sont si grands ? Balladur (le groupe) nous rappelle que oui, certaines époques sont maudites. Certains moments du cinéma italien sont grands, chiches, certains paysages sont beaux mais pauvres, pauvres, tristes à se jeter dans le ravin. C’est notre lot à toutes et à tous aujourd’hui : ruptures sentimentales, inflation, pauvreté, temps de chien, dépression, isolement… « Tu sais, tout part à vau-l’eau, alors autant prendre le large » propose d’ailleurs le chant à l’auditeur.

D’où vient ce nom de groupe ? D’où vient ce groupe ? D’où provient l’inspiration des mélodies de ce groupe ?

Autant de questions qui ne trouveront ici aucune réponse. En revanche, dès l’introduction instrumentale de Pourquoi certains arbres sont si grands ? on perçoit un soupçon de variété (du Michel Berger) chez Balladur. Et par la suite, une certaine mélancolie s’installe.

Des rythmes plaqués au synthé, des chants/choeurs masculin/féminin, des percu étonnantes, des sons intrigants. La réussite de Balladur, ce sera peut-être de nous faire flipper alors qu’on était juste partis se balader au soleil, peinard(e). Grand soleil, glaces au frais, claquettes flashy et boule d’angoisse.

À chaque fois, sur chaque morceau - justement parce que les ambiances sont variées - on sent l’attrait pour l’expérimentation et le goût de l’expérience musicale. Ces balades avec Balladur, elles ne sont pas comme les autres. « J’ai revu cette affiche de toi, de ton dernier concert (…) personne à qui parler, et c’est toujours comme ça. » Le clavier dément la nostalgie qui se dégage de ces textes, car il est fun : le clavier vient des îles, il donne envie de rigoler.

« Souffler un instant, tout ça n’existe plus pour nous car t’es déjà parti(e) ».

Gwendoline fait le même effet, Elli et Jacno aussi. C’est pas drôle, pas drôle du tout la vie. Balladur a sans doute raison de nous le rappeler, sifflet de garde-champêtre et boucles à la clé. « Y a vraiment tout à jeter ». Ouh la la mais qu’est-ce-qui nous arrive ? Le monde ne va vraiment pas bien, c’est un peu vache.

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Amédée de Murcia et Romain de Ferron sont deux musiciens talentueux, inspirés, et très occupés. Parmi leurs multiples alias et collaborations (chez Omertá par exemple, encore, ou récemment avec Zone Bleue dont Loïc vous a parlé avant l’été), j’ai toujours eu un gros faible pour Balladur, débuté comme une espèce de pastiche cold wave et devenu au fil des albums un invraisemblable attelage pop qui se surpasse à chaque sortie. La règle se vérifie encore une fois avec ce nouvel album, et pour aller vite, “Ça m’a tellement manqué” et “Ma Dai” sont les deux immenses chansons qui manquaient à votre début d’automne. [HL]

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Duo de Villeurbanne, Balladur n’emprunte aucune direction dominante. Si j’ai, mea culpa, oublié ses précédents efforts, je me souviens que ce fut bon. Sans, je le regrette, me souvenir du contenu. L’impression fut toutefois favorable, elle le reste sur ce déstabilisant Pourquoi certains arbres sont si grands ? qui de suite, déroute en recourant à l’Italien (Pranzo con noi, obsédant de par ses notes uniques répétées et bien enrobées). Là où on ne l’attend pas, Balladur trouve son rang. Si ce titre « ritalisant » se veut vaguement new-wave, on le qualifiera surtout de Balladurien. Au sens non-politique du terme, bien entendu. Il succède à une intro selon moi dispensable et, indiscutablement, donne du cachet à l’opus. Ces Affiches de toi, pas plus nommable stylistiquement, tout aussi notable néanmoins, joue une trame ludique, soniquement déviante, que le chant éclaire tardivement. Verdict? Ca passe crème frère! Ça m’a tellement manqué, électro enfin peut-être, exotique, groove et fera remuer les croupes. Balladur, et ça lui fait honneur, innove et se place en marge. Il y est bien. Interlude est bref, psyché, puis Ma Dai insinue un peu le même trip que Ca m’a tellement manqué.

C’est surtout Balladur, en l’occurrence, qu’il importe de ne pas manquer. Son Les oiseaux, joueur, agité, finaud aussi, tranchant et réitératif et même que c’est une bonne idée, l’avantage à son tour. C’est la saison de l’amour, d’après Balladur, se décline dans le vent, pop tordue, géniale, addictive sans en avoir l’air. La paire crée, à gogo. Légère ou plus tapageuse, elle n’a de cesse de fuir le tout tracé. Ses envolées synthétiques, simples et décisives, parfois incisives, dans quelques recoins rêveuses, font largement le taf. Et plus que ça. Lunaire, à part et imaginatif, Balladur mérite nos hourras. C’est sur Final, soporifique mais simultanément accrocheur -parce que soporifique, et ouais gros si si la famille c’est possible!-, que son histoire -de vie- se termine. Elle le voit s’illustrer, se perdre (volontairement) en chemin sans perdre le bénéfice, en revanche, de notre franche approbation. Balladur sortant grandi, à l’arrivée, d’un effort aussi grand que les arbres dont il questionne la taille dans son intitulé.

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En 2019, le groupe français Balladur déjouait tous vos pronostics et s’installait en première place de notre top albums, au nez et à la barbe de Tyler The Creator ou Billie Eilish. En sortant de sa « cold-wave de comfort » pour livrer un grand disque pop, le duo de Villeurbanne se réinventait en même temps qu’ils nous époustouflait. Alors forcément, l’annonce du nouvel album, intitulé Pourquoi certains arbres sont si grands?, a forcément constitué un highlight de nos vacances. Le premier extrait s’intitule « ça m’a tellement manqué » et son titre nous confirme qu’il n’y a pas de hasard en ce bas monde.

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Étiqueté à leurs débuts cold wave – à tort et à travers ceci dit, car les lyonnais Romain et Amédée, qui depuis plus de 10 ans composent et tournent en duo sous le nom de Balladur, sont curieux et se nourrissent au gré du temps de différents registres allant des musiques expérimentales à celles d’Indonésie. On vous avait parlé de La Vallée Etroite en 2019, ils reviennent aujourd’hui avec un 4ème album nommé Pourquoi Certains Arbres Sont Si Grands à paraître fin septembre chez le trio Carton Records, Le Turc Mécanique (Tôle Froide, Delacave, Marble Arch) et Another Record (Satellite Jockey, Boost 3000, Odessey & Oracle). Ca M’a Tellement Manqué, premier titre en écoute, tombe à point nommé en cette période caniculaire. Les deux compères sortent de derrière leurs machines un premier bijou pop, empreint de sonorités cosmiques, tropicales et percutantes, tout en gardant une certaine froideur en trame de fond. L’alchimie entre les claviers et la voix de Romain qui raconte leurs souvenirs, emporte tout avec grâce et mélancolie.